A “Ghoulish Jamboree”: The Not-So-Jewish Jewish Funeral of Mob Boss Bessie Starkman
DOI :
https://doi.org/10.25071/1916-0925.40337Mots-clés :
Intercultural Relations, Canadian History—World War I through World War IIRésumé
Bessie Starkman (1889-1930), avec son amant Rocco Perri, était l’un des chefs du crime les plus notoires du Canada des années 1920. Lorsque des inconnus ont assassiné la quadragénaire à son domicile de Hamilton, en Ontario, le crime organisé canadien a perdu l’une de ses figures les plus puissantes et, selon un auteur, « la seule femme juive à avoir jamais commandé un groupe mafieux italien ». En s’attardant sur ce couple criminel et sur le meurtre de Starkman en 1930, les chercheur.e.s ont généralement évité la prise en compte de son identité et de ses origines juives. En effet, en 2005, l’auteur Robin Rowland déclare simplement que lorsque l’épouse et mère s’est enfuie avec le catholique italien Perri, elle « a abandonné son mari, ses enfants et sa foi juive » et presque toutes les sources ultérieures sur Starkman ont cité ou paraphrasé cette affirmation. L’idée selon laquelle Bessie Starkman « a abandonné la foi juive » mérite cependant un examen plus approfondi, d’autant plus que le concept d’abandon religieux a eu des conséquences en matière de rituels funéraires et d’inhumation. Contrairement à d’autres ouvrages qui décrivent les funérailles extravagantes de Starkman pour souligner sa célébrité, le dévouement conjugal de Perri ou le pluralisme culturel/religieux de l’évènement, cet article examine les funérailles et l’enterrement de Starkman à travers une lentille juive et met en évidence les tensions culturelles/religieuses qui en découlent. C’est notamment en grande partie grâce à Perri que deux éléments majeurs étaient conformes à la coutume juive, notamment la présence du rabbin pour officier la cérémonie et l’enterrement de Starkman au cimetière juif orthodoxe de Hamilton. Mais la simplicité des funérailles juives, qui privilégient la dignité, l’intimité et la pureté du corps se heurtaient au désir explicite de Perri d’un spectacle marqué par la foule, l’adulation et l’opulence. En fin de compte, les funérailles publiques de Starkman, comme l’a noté un observateur, sont devenues un « jamboree macabre ».
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